Cher Normand,
C’est de toute beauté! J’ai commencé à tweeter des extraits de Le poème est une maison désormais inhabitée, mais je veux tout de suite te dire à quel point ton catalogue affectueux trois m’a profondément touchée.
J’ai aimé la précision, la concision, les répétitions, le sous-sol réel, les italiques, les citations et les intertextes, le charbon et la suie, la préhistoire, Alice, les trois maisons, le mystère, le père, le nom improbable du chat blanc, le poème quoi.
une bibliothèque
de bois lavé
amassé aux marées basses
sous les étoiles mortes
de mille nuits noires
En tentant de réinventer en langue/le la mineur, tu nous translates en je ne sais quel ailleurs troublant et doux à la fois. L’enfant heureux penché sur ses vieux Cahiers Canada nous révèle un étonnant chiffrier de l’émotion auquel on n’est pas sûrs de croire, nous non plus, et c’est une bien paradoxale découverte.
Il te reste plein de livres encore à écrire (on l’espère, nous aussi) en langue rupestre/ avec des taches et des cornes/ des flancs séchés de vaches/ et des chevaux nains multicolores.
Ce temps zéro du poème tout comme l’étrange mélange/de beauté et d’effroi de ton dernier livre, est bien je pense celui de toutes [tes] larmes
Merci pour le bel objet de poésie, le secret coffret de sons:
mais les mots, j’oublie
me réfugie plutôt
dans quelques sons
ni plaintes
ni gémissements
que quelques notes
presque musicales
mais sur des octaves inventés
Ah! Quelle perspective étourdissante que ces octaves inventés!
Amitiés,
Yolande
Le poème est une maison désormais inhabitée de Normand de Bellefeuille, éditions du Noroît 2017, 119p.
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