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Le chemin de Compostelle en Laurentie

13 Août

Marché tout l’avant-midi dans la lumière émeraude jusqu’à un lac au sommet d’une montagne. Au retour, une portion du sentier composée de petites pierres rondes m’a fait penser au chemin des pèlerins de Compostelle. Je ne l’ai pourtant jamais emprunté.

Ce soir l’orage gronde et j’ai commencé une lettre pour répondre avec délicatesse à quelqu’un à qui j’ai cessé d’accorder ma confiance. Je relis l’introduction de «Le courage de la nuance» de Jean Birnbaum:

«Au fil des pages, je tenterai aussi de créer, entre elles, des échos, des résonances, une sorte de fraternité souterraine, nourrie par quelques traits communs: une liberté intraitable, une éthique de la vérité, la conscience de nos limites, le sens de l’humour, un rapport à l’inconscient, une morale du langage, le goût de la franchise, un art de l’amitié…» et cette éblouissante finale: « dans le brouhaha des évidences, il n’y a pas plus radical que la nuance.»

Un peu avant 11 heures

24 Jan

Lettre à Normand de Bellefeuille

10 Nov

Le poème est une maison désormais inhabitée_COUV_v3.inddCher Normand,
C’est de toute beauté! J’ai commencé à tweeter des extraits de Le poème est une maison désormais inhabitée, mais je veux tout de suite te dire à quel point ton catalogue affectueux trois m’a profondément touchée.

J’ai aimé la précision, la concision, les répétitions, le sous-sol réel, les italiques, les citations et les intertextes, le charbon et la suie, la préhistoire, Alice, les trois maisons, le mystère, le père, le nom improbable du chat blanc, le poème quoi.

une bibliothèque

de bois lavé

amassé aux marées basses

sous les étoiles mortes

de mille nuits noires

En tentant de réinventer en langue/le la mineur, tu nous translates en je ne sais quel ailleurs troublant et doux à la fois. L’enfant heureux penché sur ses vieux Cahiers Canada nous révèle un étonnant chiffrier de l’émotion auquel on n’est pas sûrs de croire, nous non plus, et c’est une bien paradoxale découverte.

Il te reste plein de livres encore à écrire (on l’espère, nous aussi) en langue rupestre/ avec des taches et des cornes/ des flancs séchés de vaches/ et des chevaux nains multicolores.

Ce temps zéro du poème tout comme l’étrange mélange/de beauté et d’effroi de ton dernier livre, est bien je pense celui de toutes [tes] larmes

Merci pour le bel objet de poésie, le secret coffret de sons:

mais les mots, j’oublie

me réfugie plutôt

dans quelques sons

ni plaintes

ni gémissements

que quelques notes

presque musicales

mais sur des octaves inventés

Ah! Quelle perspective étourdissante que ces octaves inventés!

Amitiés,

Yolande

Le poème est une maison désormais inhabitée de Normand de Bellefeuille, éditions du Noroît 2017, 119p.

http://www.dimedia.com/ft000170740–fiche.html