LIMINAIRE
Ils viennent peut-être du futur de l’anthropocène
l’eau est assez rare pour qu’ils soient fascinés par cette rivière
nous ne sommes, nous, qu’au début de la sixième extinction
il fait déjà trop chaud pour la mi-septembre
cette année-là, il n’y aura pas d’été des Indiens
la rivière, étroite et sinueuse, se perd dans les hautes herbes
le niveau d’eau est bas
quand elle coule sur les roches qui affleurent
la rivière chantonne
c’est ce murmure de l’eau qui les a d’abord attirés
le son est rare dans le désert qu’ils traversent
ils sont trois peut-être, montés sur des chevaux
ils se sont arrêtés devant ce mirage
et je les vois, moi, dans le monde inversé de l’eau
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