Une brise soulève sa chevelure dans l’écran de la tablette électronique. Le parasol s’y reflète aussi, roue découpée en rayons comme ce roman en fractales narratives qu’elle est en train d’écrire. Une libellule émeraude se pose devant elle. Elle la contemple en se demandant de quel message crypté elle est peut-être chargée.
Au moment où elle écrit le mot «rêve», l’ombre d’un oiseau noir traverse l’écran de sa tablette, émissaire magique des autres mondes qui coulent tranquilles, parallèles à celui-ci. Lalila se demande comment raconter une histoire se déroulant dans les quatre mondes simultanément. Autant commencer par celui-ci, fait de silence, du bruissement du vent dans les épinettes et du soleil sur le clavier tactile, car l’ombre du parasol s’est déplacée vers sa droite à mesure que le temps file. Une cigale stridule pour signaler qu’il est temps de shifter de ce monde au suivant.
extrait de La rose des temps
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