Chantier de préparation d’un manuscrit (20)

20 Jan

20-Profil

20 janvier 2015, 8h52

De la matrice des images, des histoires et des personnages émergent des projets de livres, parfois très longtemps avant qu’ils ne se concrétisent. Le titre du roman que je suis en train d’écrire a surgi dans La vie en prose que j’ai publié en 1980! Il y a une légère variante dans l’expression: un «le»est devenu un «la», mais sinon, le syntagme est intact.

À chaque livre, l’inspiration surgit de façon différente. Je n’ai jamais pris le temps de vraiment m’y arrêter, mais ça ferait un court essai intéressant. Je dis «court», parce que j’ai tendance à faire court après un roman de plusieurs  centaines de pages auquel je me suis consacrée pendant des années.

Un des indices que le livre touche à sa fin, c’est que le prochain livre commence à se frayer un chemin en moi. J’étais en train de corriger les épreuves finales Des petits fruits rouges (2001) quand j’ai aperçu, à la terrasse d’un café du centre-ville, une jeune femme qui allait m’inspirer l’héroïne de La déferlante d’Amsterdam qui était, à l’origine, un projet de recueil de poésie que j’allais écrire au Studio du Québec à Amsterdam à l’hiver 2002.

À l’aube ce matin, dans un état hypnagogique où je voguais encore entre les vagues du sommeil et une amorce de retour à cette dimension, un nom  a d’abord surgi. Un nom en français, mais pas tout à fait réaliste, une sorte de nom de scène. Et peu à peu, a émergé de l’ombre, tout un personnage. Je le voyais physiquement, avec son caractère, son background, son bagout. Et, peut-être, vaguement, son histoire. Ça c’est bien rare que je sais avant de commencer, mais je vois une ambiance, un décor, une petite société autour du personnage.

Je le laisse se développer dans son cocon, pendant que je vais m’occuper de mettre au monde le roman auquel je travaille depuis maintenant six ans.

9h33

Je corrige le septième fragment du septième chapitre qui en compte quatre-vingt-dix-neuf.

11h48

Je sors du mode plein écran pour vérifier la numérotation des fragments que j’ai légèrement modifiée. Ce septième chapitre, écrit en période de deuil, déborde d’ombres. Je supprime beaucoup de passages.

15h05

De retour d’une promenade dans le parc—le bord de la rivière aurait été glacial, il fait autour de -20. Je téléphone à ma marraine qui m’a envoyé un courriel pour me dire qu’elle a besoin d’aide pour accéder à un site avec sa tablette électronique, puis je retournerai à mes fragments.

17h01

Après quelques échanges sur le temps des Fêtes, on est entrées, ma marraine et moi, au coeur du problème. Le charmant site de TOUT.TV. Et ce n’est pas la première fois. Au bout de deux heures, elle a réussi à obtenir un mot de passe temporaire, puis à le modifier dans ses paramètres. Elle n’y voit plus très bien et les mots de passe temporaires ne sont pas évidents. Une fois connectée, elle n’arrivait pas à retrouver l’émission qu’elle a manquée, mais elle va finir par la retrouver m’a-t-elle dit, confiante. On a bien hâte que les Webmestres du site simplifient un peu les choses…

Je reviens enfin à mon roman et à ses fragments, un peu bouleversée d’avoir senti son désarroi devant le Temps. C’est, après tout, le sujet de mon livre.

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