Ouh la la les baleines!!!
Envoy?? de mon iPhonePoet Endre Farkas pots & pans poetry
4 JuinThe Kitchen Cutlery Party of Verdun. May 25, 2012
The gathering
The pots
And pans
Like church bells
Tolling
Calling
The congregation
To the corner of Wellington
And de L’Eglise
To the Church steps
Of Sept Douleurs
The protesters,
Who are
A pain in the ass
For M. Charest
and his government.
The gathering
The young
The older
The old
In all shapes
And ages
Colours
And sizes
On foot
On bikes
By metro
In prams
On skateboards
On crutches
In shorts
In hijabs
Topless
In flags
In rags
In drag
On daddies’ shoulders
In mommies’ bellies
In heart attack chairs.
En francais
In English
In Franglais
In Greek
In Arabic
In the babble of Quebec
In the battle of Quebec
The gathering
The pots
The pans
The ladles
The salad bowls
The woks
The works
Everything but the kitchen sink.
The kitchen symphony
The tuning up
The bing bong bang
The cling clong clang
The overture
Simple,
primal,
loud.
The beat grows as the crowd grow
From a handful to the hundreds
To the thousands.
And the beat
And the rhythm
Like a hymn
Of celebration
Rises to the heavens
Loud enough
To wake the gods.
And even the priests
And the nuns
Of Sept Douleurs.
The rhythm
And Bill 78
Calls.
And the people answer.
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Education libre.
What a concept!?
Almost as communistic
As tax breaks for the rich
As the Plan-Nord giveaways to corporations
As bailouts for the banks.
The gathering—
The march
From the steps of St. Douleurs
Spills onto the street;
A single cell grows to blocks
The building blocks of change.
And the march
Through the neighbourhood
Brings out the good in good neighbours
Their pots and pans and cell phones
To spread the sound, to spread the word
To spread the spirit, to spread the image.
People in cars honk in support
People on balconies bang pots in support
People at bus stops applaud in support
People in the Dunkin Donut tap on windows in support
People, people, people in support
In spite of what the expert pollsters
In spite of what the talking heads
In spite of what the elite say
The people, the people, the people won’t go away.
The rhythm
And Bill 78 call
And the people answer
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
The absence of cops
As if nobody told them about the party
As if somebody forgot to invite them
As if they forgot to show up
As if they didn’t want to show up
As if they’d rather be watching hockey
As if they’d rather be having coffee and donuts.
In absence of cops
People are the cops
Waving and banging pots
to signal stop
Waving and banging pots
to signal go
Until the pot luck
Of pot bangers pass.
A young boy bangs away
Smiles as wide as the street
Says “Eh, C’est fun,”
“Yeah,” I say “democracy is fun.”
And the march
Through the neighbourhood
Brings out the good in good neighbours
Their pots and pans and cell phones
To spread the sound, to spread the word
To spread the spirit, to spread the image.
The rhythm
And Bill 78 calls
And the people answer.
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Democracy demonstrates
Its independence
By its clanging and clogging the highway
By its colour: red as the blood of the heart,
How precious it is
Hip as a square
And it’s everywhere
In the rainbow street.
The feet reclaim the streets
Give soul to the asphalt
Give voice to the global village
Give song to the night
Loud enough to wake the dead.
And the march
Through the neighbourhood
Brings out the good in good neighbours
Their pots and pans and cell phones
To spread the sound, to spread the word
To spread the spirit, to spread the image.
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Who needs the buildings
Occupied by overpaid administrators?
Rectors with golden parachutes?
The rich Board of Governors
with chairs for their tax deductible asses?
Who needs
Overcrowded classrooms?
Ill equipped labs?
The streets of Quebec are the classrooms
The protestors are the textbooks
The banners are the blackboards
The slogans are the poetry classes
The marches are the phys-ed classes
The pots and pans are the theories of economics classes
The police are the history classes
Bill 78, the failing grade of the ruling classes.
The march, the movement, the spirit
Tonight, the classy, classless class.
Something’s going on
But you don’t know what it is
Do you Monsieur Charest?
Something’s going on
And we know what it is
Don’t we Monsieur Charest?
__
Endre Farkas
1
Nuit violette
19 Mai
Attends, mais attends me souffle le guide des égarés, laisse, mais laisse la nuit violette descendre en toi. Respire, respire son parfum de fleurs de mai qui s’ouvrent dans la douceur de l’air. L’ange de l’intelligence déploie ses arborescences fractales au-dessus de nous, dans une autre octave. Et tu l’entends poète, tu l’entends. Tu sens, je sais, tu sens l’amplitude de sa présence subtile. Écoute le vent de cette nuit violette, son timbre, la justesse de sa signature vibratoire. Écoute poète, écoute.
Ce ressac incessant, c’est celui du Temps. Si tu écoutes bien, il y a au fond, un froissement, comme une soie qui se déchire. Si tu traverses et tu traverses, oh oui, poète, tu traverses: tu entres dans l’irréversible de l’espace. Il y a ici quatre murs: un, deux, trois, quatre. C’est petit, très petit même, mais c’est vivant. Ça respire, ça te nourrit, ça te berce. Tu es dans le ventre de la Mère du Langage poète, dans le véhicule de lumière.
Tu es un voyageur que le langage invente, c’est comme tu dis poète, c’est comme tu dis. C’est simple au fond. C’est ça: c’est tout simple. Il faut apprendre à entendre. C’est tout. C’est comme si tu avais vécu toute ta vie sans la bande sonore: tu voyais le film se dérouler, mais tu n’entendais rien poète, rien. Tu n’y entendais rien.
Et là, coup de tonnerre! Tu entends tellement que c’en est étourdissant. Quel fracas délicieusement sauvage! Quel chaos de neurones! Tous tes synapses en feu comme des chevaux ailés galopent dans la nuit violette. Laisse, laisse cette nuit violette t’étoiler, poète, laisse sa géométrie sacrée osciller un moment, laisse-la se déployer dans l’espace. Quoi, tu trembles d’effroi poète? Tu trembles d’effroi, bien sûr, c’est normal. On tremble tous d’effroi devant la Mort, c’est normal. Si tu écoutes un peu ton coeur qui bat, tu sauras que ceci n’est pas la Mort. Ceci est la vie. C’est la vie poète, la vie! L’ange de l’intelligence résonne un peu plus fort et les quatre murs s’écroulent.
La vérité éclate enfin sur la toile, relayée par nos téléphones intelligents et par nos réseaux de confiance. Tu décodes à la vitesse de la lumière, tu encryptes, tu décryptes le long palimpseste de toutes les versions de tout. Tu retrouves, enfin, l’usage de la parole après des siècles d’aphasie, poète, des siècles d’aphasie. Tu coules en flammes au fond des choses, tu coules en langues de feu sur nos têtes. L’ange de l’intelligence t’enseigne la clé de la rose des temps. Et tu l’entends poète, tu l’entends.
Continue, continue, chuchote la voix. Continue poète. Respire, respire pendant que ta tablette de scribe est en train de télécharger les 750 pages du PDF des instructions détaillées du Guide des égarés, respire poète. C’est bien que tu écrives à l’encre sur du papier, comme autrefois. C’est plus facile. Tu as des siècles d’entraînement à tracer l’élan de ta pensée, c’est bien poète, c’est très bien. Sois rassuré. Laisse, laisse entrer le rayon d’or de la paix dans les signes et les sons que tu captes poète. Laisse-le couler en toi, fusion, chaleur et radiance. Oriente ton regard vers le mouvement du Soleil et les autres étoiles, poète, oriente ton regard.
Et arrête-toi un moment, poète, arrête-toi. Savoure la nuit violette, respire l’exaltation des arbres en fleurs, savoure. Choisis, poète, choisis dans quelle tu direction tu vas. Oriente ton regard. Tu vois? Tu vois cette rose couverte de rosée qui vient d’éclore? Tu vois comme elle s’ouvre, s’ouvre à l’infini poète? Tu vois? Cueille-la.
C’est la rose des temps. Son parfum t’enivrera et tu sentiras passer à travers ton coeur explosé de joie, les chevaux aux yeux phosphorescents de la nuit violette. Tu marcheras dans l’air poète, enveloppé de voiles de brume: ta crinière en feu incendiera les ciels. Tu franchiras le mur du son. Observe ton pied lorsque tu vas vers la Maison de l’Amour me répète le guide des égarés. Observe dans quelle direction pointe ton pied pour éviter les faux pas sur le chemin car il est impossible pour un corps de gagner les hauteurs en descendant.
La matrice terrestre te retien
t poète et on dirait que des mains invisibles t’attrapent par les chevilles. Tu n’oses plus t’envoler: tu restes au ras des pâquerettes, tu vas ton petit bonhomme de chemin. Tu ne sais plus voler poète, tu ne sais plus voler. Et pourtant, regarde, tu vois ce laser de lumière? Il coupe les rets qui t’enserrent et libère ta danse. Danse poète, danse. Il te faut danser avec la réalité poète. Danser comme un dieu scandant le rythme de l’univers en expansion.
C’est le ton juste poète. Tu as synthonisé le ton juste. Il faut apprendre à entendre. Les temps sont venus poète. Dans l’avenir dégagé, dans l’avenir engagé, nous voyagerons à des années-lumière de notre déréliction dans les soleils carillonneurs. Nous serons les dharma bums des routes du ciel poète, entourés de lions translucides, d’aigles de cristal, de puissants Minotaures, et de Québécanthropes pivotant dans le grand bruit tumultueux de leurs larges ailes.
Le dragon surgit, c’est certain, poète, il surgit au détour d’une circonvolution du karma, mais tu le disperseras avec ton souffle, poète. Aussi terrifiant qu’il soit, le dragon est poussière et redeviendra poussière.
Neige noire de nos mémoires, neige neige de nos trous de mémoire, ne te laisse pas troubler poète par ces visions magnétiques, ne te laisse pas troubler. Observe ton pied, oriente ton regard, écoute, poète, écoute. Tu entendras. Il faut apprendre à écouter la nuit violette quand elle descend en toi, rose céleste. Et va là où l’esprit te pousse à aller murmure le guide des égarés. Va là où l’esprit te pousse à aller.
Une première version de ce texte a été créée lors d’une lecture Poètes de brousse à la Librairie Monet, à Montréal le 11 mai 2012. Les passages en italique sont des intertextes: Claude Beausoleil, Hubert Aquin, Maïmonide, Dante, Anaïs Nin, Gaston Miron, Jack Kerouac.
Le sonnet au faucon
2 Avr
L’homme à tête de faucon debout dans la nuit
M’a tendu une lettre illisible, cryptée
J’étais, je crois, encore à moitié endormie,
Le rêve avait l’aspect de la réalité.
Stupéfiée, j’ai sursauté, happée par la peur
J’ai voulu toucher le fantôme pour le faire fuir
Sous ma paume j’ai senti son plumage frémir
Et j’ai cru reconnaître l’oiseau guérisseur.
Lui! C’était lui! Le Horus du temple d’Edfou,
Le dieu mystérieux venu d’un lointain passé
Me rappeler que tout est déjà décidé.
Il signifiait que l’Ancien Monde sera dissous
Que le rayon d’or d’Égypte baigne la Terre
D’où surgira un Nouveau Monde de lumière
Montréal 1991-2012
Fakirs en rouge
23 Mar
Le printemps québécois est dans nos murs
une reine de carré rouge
s’avance dans le Nouveau Monde
en cotte de maille et de dentelle
Elle marche à travers le temps
sur les trottoirs ensoleillés
d’une ville du Nord
sous un ciel sans nuages
errante tatouée
aux portes de la ville souterraine
manitou autochtone
au visage de cuir tanné
cheveux au vent
les oreilles bourdonnantes
de la musique du monde
dans un jour de lumière aux odeurs de fast food
survivante, les yeux pleins d’eau
dans une ville-marie hallucinée
windigos chiens d’or
carcajous des ruelles
chats sauvages des parkings
Elle marche à l’amour
dans une volée de cloches
et le bip-bip des trucks de recyclage
s’arrête à un coin de rue
et chante bilinguale
Troubadoure d’armoure tremblante
Je chante
Une viole d’amour dans les bras
Un passant met une pièce
dans la main de l’aveugle
Montréale chante et tu l’entends, poète
Tu l’entends
listen to the pitch of her step
Un sans-abri titube
et marmonne son écholalie
sous le porche de la Grande Bibliothèque
ils sont deux traders courtiers
experts en communication
dans une Samarcande multinationale
à trafiquer un chargement de sens
l’un fait de la com
en composant un tweet sur son cell
l’autre c’est toi, poète,
toi qui te tiens à la frontière
Speak white!
Avide de sons
un fleuve noir d’orgone dans tes yeux de faune
tu fais passer deux mondes l’un dans l’autre
tu écoutes le cri de la Bête
les rugissements de la faim
de la soif du besoin
mantras des étudiants
acrobates du métro
fakirs urbains cracheurs de feu
Libérées de leurs illusions
des filles aux cheveux rouges
se retrouvent dans un terrain vague
pour organiser la manifestation
puis elles occupent Montréal
lionnes solaires en mouvement
des lamentations de cour des miracles
montent du ventre de la ville
caravansérail de puanteurs d’essence
sirènes d’ambulance gyrophares
violence des logos
signatures occultes
sur des blocs de béton
la ville change de couleur
Ton corps le sait poète ton corps le sait
tu sens le souffle des gorgones
sur ta nuque
chimères astrales au bord du gouffre
de ta gorge
Soudain deux ballerines
en tutus rouges vont allègres
bras dessus bras dessous
dans le miracle de la beauté
comme dans une boîte à musique
en un tour de passe-passe
tu franchis la passerelle qui mène à elles
et tu souris poète ravi
Vêtu de peaux de bêtes
un vieil homme inspiré
semble sortir tout droit
d’une forêt profonde
chamane traquant les courants telluriques
du centre-ville
illuminé de l’intérieur
il fend la foule du métro
on dirait qu’il sait quelque chose
qu’on lui aurait révélé en haut lieu
sous le sceau du secret le plus absolu.
Tu marches vers la montagne
la sève du printemps tu l’entends dans les arbres
et dans les rires
un punk à la crête ondoyante
fume sur le trottoir
la cavalcade des Messagères du Temps
se déchaîne sur son visage
scarifié de piercings
vos regards se croisent
De grands draps de lumière boréale
flottent sur la ville rouge
tu te loves poète
dans une délicate opération
tu synthonises
tu balances le son
ton corps le sait poète ton corps le sait
La rumeur qui monte de Montréal tourne
sept fois dans ta bouche poète
et tu te tais hiératique de vérité
nous entrons dans le fleuve mère
alertés par le nuage de smog
Montr
éale ville sauvage bilinguale
chante sa glossolalie
et tu l’entends poète tu l’entends
Troubadoure d’armoure tremblante
Je chante
Une viole d’amour dans les bras
*Variante du 21 mars 2012
de «Fakirs urbains» L’armoure
Écrits des Forges/Le Temps des Cerises
Montréal et Pantin (France), 2009, 83p.
Lue à l’édifice Gaston-Miron
du Conseil des arts de Montréal
dans le cadre de la lecture
21 poètes pour le 21e siècle
organisée par Claude Beausoleil
Poète de la Cité
Deux jeunes filles dans le m??tro
9 MarUne très jeune fille, la tête penchée, les yeux clos, sa longue chevelure d’un blond roux ensoleillant tout le wagon. Elle tient sa tête dans sa main, son coude dans le creux de l’épaule d’une jolie petite brune l’air songeur qui observe discrètement les passagers debout autour d’elles, protégeant la bulle somnolente de leur amitié.
Silence is a healing cave (99 haikus +1)
1 MarI wrote these haikus and shared them on a wiki and then on Twitter, at the rythm of one haiku every day, between September 1st 2011 to December 7th 2011. This was my contribution to a 99 Days Project created in a virtual international community I have been meeting regurlarly in a metaverse for the last two years and a half. As we use English as a lingua franca, I wrote these haikus in English.
0
::: An haiku a day
::: Sends the dove into your heart
::: Wind of wings flapping
1
::: Narrative fractals
::: A sacred geometry
::: Dancing in thin air
2
::: Sitting on a rock
::: Under a gentle rainfall
::: The scribe is seeing
3
::: A wooden mermaid
::: Springs to life as a blonde girl
::: In a lush garden
4
::: Dim hills in the fog
::: Clouds galloping as horses
::: Peach sky in background
5
::: Walking up the hills
::: A bear bell at the belt
::: Droplet of being
6
::: Sitting listening
::: Birds singing brilliant solos
::: Sending you my love
7
::: Ravens in a field
::: Rain, rocks, moss, fragrant forest
::: Graced by doe and fawns
8
::: Yellow butterfly
::: On a bright yellow flower
::: Brings up a big smile
9
::: Over the river
::: Suddenly a great heron
::: Majestic omen
10
::: Travelled galaxies
::: Healing circle in forest
::: On Mount Violet
11
::: On harvest full moon
::: Waking up into new world
::: Swaying with the flow
12
::: Grasshoppers hopping
::: Pale green boreal lichens
::: Huge erratic blocks
13
::: In meditation
::: Her hand writing hieroglyphs
::: On subtle tablet
14
::: Moon hovering path
::: Distant bright stars, Milky Way
::: Last night up the hillls
15
::: In a dream a stag
::: Magical being of heart
::: Glowing and so real
16
::: On way back to town
::: Laurentian shield visible
::: Hills like seated beasts
17
::: In urban bistro
::: Overlooking a wild stream
::: In tune with my soul
18
::: Sun plays in river
::: Boats, ducks, birds in a ballet
::: Under the old bridge
19
::: Young gothic couple
::: Blinking under the bright sun
::: Frail bats out of cave
20
::: Deep indigo night
::: Flowing into silence
::: In droplets of peace
21
::: Sharing the silence
::: Feeding a peace egregore
::: Music of our souls
22
::: A subtle dancer
::: Hieratic priest moving space
::: In the pu
blic place
23
::: Traffic noise and rain
::: Day folding into stillness
::: Cat dreaming cats dream
24
::: The peal of church bells
::: Downloading a new software
::: Looking at the sky
25
::: A cat with gold eyes
::: Golden channel on water
::: Day of gold dust sparks
26
:::Poets & healers
:::Matrix of soul families
:::In lilac-rose ray
27
::: A red haired mermaid
::: Telling her mermaid story
::: Silence in green eyes
28
::: Cat looks like a sphinx
::: Rain is falling, washing up
::: Darkness and shadows
29
::: In downtown cafe
::: Fox and Eden in RL
::: Crossing the frontier 🙂
30
::: Rocks and blue cosmos
::: Roaming through the ocean’s floor
::: Cold claws of Horus
31
::: An art stone lion
::: Blessing poetry workshop
::: Fresh voices and joy
32
::: Sculpting sounds object
::: Then missing the final haaaaaa
::: Heart closing in awe
33
::: A lion roaring
::: Solar adamant Aslan
::: On the computer
34
::: Waking up today
::: In akashik memories
::: A Lemurian cat
35
::: He bytes an apple
::: User friendly door to Web
::: iLove in stardust
_/!_
36
::: Sun plays on river
::: Crystal immaterial ducks
::: Floating in water
37
::: In Indian summer
::: Multiple layers of sounds
::: Music of the world
38
::: Silent in the wind
::: A pyramid of sunlight
::: Moves golden droplets
39
::: Greeting the new day
::: Eyes closed listening inside
::: With a thankful heart
40
::: Sunset of pure gold
::: Almost full moon hovering
::: Over our dreams
41
::: When it’s beyond words
::: Silence is a healing cave
::: _/!_
42
::: Poetry cocktail
::: At the Russian consulate
::: Cyrillic time-cap
43
::: Under a warm rain
::: Walking a happy small dog
::: In whirlwinds of scents
44
::: Chamanic meetings
::: A lecture on fractal time
::: And the global heart
45
::: A subtle lilac
::: For the sacred feminine
::: Essence of roses
46
::: Telepathic souls
::: Aphrodite’s tiny dots
::: Applied with my brush
47
::: Vast vortex of ease
::: Spiraling through shooting stars
::: Anchoring the day
48
::: Sacred feminine
::: In our dancing bellies
::: Ave Maria
49
::: Writing is an art
::: Of elegant clarity
::: Through complexity
50
::: Waking up at dawn
::: Hugging a virtual friend
::: Through the Atlantic
51
::: Through and through white clothes
::: Ironing for tomorrow
::: Energy workshop
52
::: Clairsentient panther
::: Dancing with subtle bodies
::: Grounding healing hands
53
::: Reading what is real
::: A world of dancing colors
::: Beyond the senses
54
::: Travelling through time
::: Through the seventeen high doors
::: Through the black light key
55
::: Home just for one day
::: With sparkling joy in his eyes
::: My loving brother
56
::: Rajput karma loop
::: Diwali with Indian friend
::: Timewave sweet ripples
57
::: Living in the dark
::: His soul fragrant with lilac
::: He breaks up his chains
58
::: Drums dances blankets
::: At #OccupyMontreal
::: In City of Cold
59
:: Making video
::: Posting it online to share
::: What’s happening here
60
::: A wave of sadness
::: Washed away by ghosts, robots
::: Princesses in pink
61
::: Even though it’s late
::: Showing up for poetry
::: Friends of friends linking
62
::: Stretching like a cat
::: On el Día de Muertos
::: Going with the flow
63
::: A bubble of noise
::: Drills, electric saws and then
::: Needles of silence
64
::: Dawn’s rose rays welcome
::: The darkening of the light
::: With inner blessings
65
::: My happy old Dad
::: Travelling with lady friends
::: To a cuban beach
66
::: Breathing in sun rays
::: Young boys playing street hockey
::: A sky of pure blue
67
::: Floating through the trees
::: An etheric cross of light
::: Pulsing in the wind
68
::: An old gentle soul
::: So dear and so much loving
::: Passing through the veil
69
::: In a waxing moon
::: Rocking myself in the swing
::: Backyard lullaby
70
::: To feel is the key
::: Intelligence of the heart
::: Full moon high tides blues
71
::: Filming all day long
::: At Occupy Montreal
::: Magical people
72
::: A telluric dance
::: In the underground city
::: Of howling shadows
73
::: Someone on Twitter
::: Offers a smile, I smile back
::: Friendly hieroglyphs
74
::: A new English word
::: Popping up twice the same day
::: « Stowaway » haiku
75
::: Moving to iCloud
::: Closing eyes in the subway
::: Tuesday afternoon
76
::: The opening night
::: At the Montreal Book Fair
::: Meeting friendly souls
77
::: It’s a turning point
::: An epiphany of truth
::: And simplicity
78
::: Sun salutations
::: In the lightness of being
::: Nurturing the heart
79
::: A murmuration
::: Cloud of starlings in the mind
::: Moving twirling thoughts
80
::: Basking in the warmth
::: The blue waters of Cuba
::: Dad came back smiling
81
::: As going to bed
::: Indigo envelops me
::: Taste of subtle world
82
::: Translucent dryads
::: Flames of souls in bare branches
::: Filaments of light
83
::: The first snow angel
::: A two year old in the park
::: Lost in wonderment
84
::: Falling back to sleep
::: Dreaming of the word « daedal »
::: A wild bull roaming
85
::: Talking of Egypt
::: With young reporter leaving
::: Her mom is worried
86
::: First a funeral
::: Then he’s leaving for Paris
::: Day of detachments
87
::: Songs of innocence
::: Doves sent flying at church’s door
::: Quantic leaps of souls
88
::: In winding spirals
::: Hours long conversation
::: With youngest brother
89
::: November birds chant
::: A rose ray bathing my heart
::: In loving kindness
90
::: A Tibetan meal
::: Tsampa, steamed vegetables
::: Warm goji berries
91
::: Deep deep deep under
::: Blue ray of motherly love
::: On this spaceship earth
92
::: After all the rain
::: Purple sky with a half-moon
::: A dream lingering
93
::: With clairvoyant eyes
::: « It’s difficult to explain »
::: He says and I see
94
::: In sunny living
::: The amber lights of winter
::: Sipping hot black tea
95
::: A mystical mist
::: Rises over the river
::: And dilutes the world
96
::: Healing hands on nape
::: Deep breathing being
::: Back into body
97
::: A pearly grey light
::: Squirrel nests and damp dead leaves
::: Thin web of branches
98
::: Drifting into sleep
::: A purring cat on plexus
::: Cosmic sphinx of peace
99
::: Ninety-ninth haiku
::: Sends the dove into your heart
::: With a video
Yolande Villemaire
©TOTEMPOETRY2012