Depuis la pleine lune, Rose livre un combat intensif au dragon à mille et une têtes en train de se dissoudre. Elle s’est levée avant l’aube pour écrire sur sa tablette électronique et respire profondément. Son visage bleuté par le rétroéclairage flotte dans la pièce encore plongée dans l’obscurité, comme sa conscience au milieu d’indistinctes ténèbres.
Elle frissonne et décide de retourner se blottir auprès de Trésor d’amour dans la chaleur des édredons, emportant sa tablette dont elle diminue la luminosité pour ne pas le réveiller. Il se réveille pourtant, juste assez pour qu’elle lui murmure qu’elle vient de commencer une nouvelle fractale. Il se rendort aussitôt, rassuré.
Devant la page blanche de sa tablette, Rose a le vertige. Chaque mot qu’elle choisit a le pouvoir d’orienter l’algorithme de cette histoire en trois temps: ce qui est arrivé, ce qui arrive et ce qui arrivera. Ça lui revient tout à coup: elle avait en rêve tiré le fil rouge de l’écheveau destiné à la sortir du labyrinthe.
Elle ne suivrait que la piste égyptienne, question d’épargner à son lecteur les cabrioles de son djinn intérieur, capable de bien des tours de passe-passe dans les mirages d’une réalité d’une complexité exponentielle. C’était passionnant et simple à la fois: des rideaux de couleur dansaient autour d’elle, aurores boréales d’une mutation en cours, diagonales d’énergie traversant la Terre, spirales de lumière.
Il lui fallait laisser tomber toutes les autres pistes, sacrifier une constellation de possibilités, pour n’aller qu’à son seul désir, Dame au Grand Coeur des tous débuts de cette humanité, grande prêtresse de la Lune, sélénite émérite métempsychosée en médecin énergéticien de Haute-Égypte.
Cette fractale de son identité résonne avec cette clairaudiente de Tadoussac née en Nouvelle-France, un an avant la Conquête. Elle entendait de très loin le chant des baleines; son ouïe était aussi fine que celle du médecin qui maîtrisait l’art des sons possédant des vertus curatives.
Dans l’hologramme du temps, Rose circulait avec aisance de l’une à l’autre vie pour passer le portail du Nouveau Monde qu’une écrivaine indienne particulièrement engagée entendait déjà respirer, comme elle l’avait déclaré en 2003 au congrès altermondialiste de Porto Alegre au Brésil. Depuis la pleine lune, Rose livre un combat intensif au dragon à mille et une têtes en train de se dissoudre. Elle s’est levée avant l’aube pour écrire sur sa tablette électronique et respire profondément. Son visage bleuté par le rétroéclairage flotte dans la pièce encore plongée dans l’obscurité, comme sa conscience au milieu d’indistinctes ténèbres.
Elle frissonne et décide de retourner se blottir auprès de Trésor d’amour dans la chaleur des édredons, emportant sa tablette dont elle diminue la luminosité pour ne pas le réveiller. Il se réveille pourtant, juste assez pour qu’elle lui murmure qu’elle vient de commencer une nouvelle fractale. Il se rendort aussitôt, rassuré.
Devant la page blanche de sa tablette, Rose a le vertige. Chaque mot qu’elle choisit a le pouvoir d’orienter l’algorithme de cette histoire en trois temps: ce qui est arrivé, ce qui arrive et ce qui arrivera. Ça lui revient tout à coup: elle avait en rêve tiré le fil rouge de l’écheveau destiné à la sortir du labyrinthe.
Elle ne suivrait que la piste égyptienne, question d’épargner à son lecteur les cabrioles de son djinn intérieur, capable de bien des tours de passe-passe dans les mirages d’une réalité d’une complexité exponentielle. C’était passionnant et simple à la fois: des rideaux de couleur dansaient autour d’elle, aurores boréales d’une mutation en cours, diagonales d’énergie traversant la Terre, spirales de lumière.
Il lui fallait laisser tomber toutes les autres pistes, sacrifier une constellation de possibilités, pour n’aller qu’à son seul désir, Dame au Grand Coeur des tous débuts de cette humanité, grande prêtresse de la Lune, sélénite émérite métempsychosée en médecin énergéticien de Haute-É
;gypte.
Cette fractale de son identité résonne avec cette clairaudiente de Tadoussac née en Nouvelle-France, un an avant la Conquête. Elle entendait de très loin le chant des baleines; son ouïe était aussi fine que celle du médecin qui maîtrisait l’art des sons possédant des vertus curatives.
Dans l’hologramme du temps, Rose circulait avec aisance de l’une à l’autre vie pour passer le portail du Nouveau Monde qu’une écrivaine indienne particulièrement engagée entendait déjà respirer, comme elle l’avait déclaré en 2003 au congrès altermondialiste de Porto Alegre au Brésil.
©La rose des temps 2012
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